Espace, mobilité et désordre — vol. 1, no 1, automne 2017
Dossier «Conflits narratifs et politiques dans l'espace francophone»
Responsables: Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Dossier «Conflits narratifs et politiques dans l'espace francophone»
Responsables: Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Contre la folklorisation: la mémoire du blanc chez Herménégilde Chiasson
Emmanuelle Tremblay (Université de Moncton)
Résumé:
L’auteure de cet article examine la tension qui détermine les rapports entre la mémoire et la pratique poétique d’Herménégilde Chiasson, laquelle s’inscrit dans l’horizon revendiqué de la modernité. Dans une optique où la modernité est confrontée au vide qu’implique un regard critique sur la tradition en fonction de laquelle s’est historiquement définie l’identité acadienne, comment la mémoire est-elle mobilisée par l’écriture? De quelle origine la voix du poème est-elle porteuse? Tout en s’intéressant à l’ensemble du parcours de Chiasson, la lecture proposée s’attarde à des textes tirés de Climats (1996). Il est montré, dans un premier temps, comment Chiasson opère une critique de la mémoire folklorisée en dégageant les lieux de la disparition qui lui sont rattachés. Plus spécifiquement, il est décrit comment Chiasson œuvre à la figuration d’un passé qui se révèle dans son opacité, laquelle est conçue comme une altérité irréductible que le poète cherche à nommer pour en forger la trace — inaugurale du sentiment d’exister — sur le paysage de disparition qui renvoie à son héritage. L’auteure s’attarde enfin à commenter la métaphore de l’origine que constitue la blancheur, dans la mesure où c’est à partir de cette dernière que se construit une mémoire subjective de l’acadianité qui passe également par une réappropriation symbolique du territoire.
L’auteure de cet article examine la tension qui détermine les rapports entre la mémoire et la pratique poétique d’Herménégilde Chiasson, laquelle s’inscrit dans l’horizon revendiqué de la modernité. Dans une optique où la modernité est confrontée au vide qu’implique un regard critique sur la tradition en fonction de laquelle s’est historiquement définie l’identité acadienne, comment la mémoire est-elle mobilisée par l’écriture? De quelle origine la voix du poème est-elle porteuse? Tout en s’intéressant à l’ensemble du parcours de Chiasson, la lecture proposée s’attarde à des textes tirés de Climats (1996). Il est montré, dans un premier temps, comment Chiasson opère une critique de la mémoire folklorisée en dégageant les lieux de la disparition qui lui sont rattachés. Plus spécifiquement, il est décrit comment Chiasson œuvre à la figuration d’un passé qui se révèle dans son opacité, laquelle est conçue comme une altérité irréductible que le poète cherche à nommer pour en forger la trace — inaugurale du sentiment d’exister — sur le paysage de disparition qui renvoie à son héritage. L’auteure s’attarde enfin à commenter la métaphore de l’origine que constitue la blancheur, dans la mesure où c’est à partir de cette dernière que se construit une mémoire subjective de l’acadianité qui passe également par une réappropriation symbolique du territoire.
Mots-clés: Littérature acadienne, poétique du territoire et de l’origine, folklore et modernité, émergence de la subjectivité
Article téléchargeable ici:
Emmanuelle Tremblay - Zizanie A17 | |
File Size: | 655 kb |
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Pour citer ce texte
Tremblay, Emmanuelle. 2017. «Contre la folklorisation: la mémoire du blanc chez Herménégilde Chiasson». Zizanie, dossier «Conflits narratifs et politiques dans l’espace francophone», sous la dir. de Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault, vol. 1, no 1 (automne), p. 48-61. En ligne. http://www.zizanie.ca/contre-la-folklorisation.html.
Tremblay, Emmanuelle. 2017. «Contre la folklorisation: la mémoire du blanc chez Herménégilde Chiasson». Zizanie, dossier «Conflits narratifs et politiques dans l’espace francophone», sous la dir. de Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault, vol. 1, no 1 (automne), p. 48-61. En ligne. http://www.zizanie.ca/contre-la-folklorisation.html.
Notice biobibliographique
Emmanuelle Tremblay est professeure de littérature à l’Université de Moncton. Ses recherches actuelles sont consacrées aux figures de la violence et de la souffrance dans les littératures acadiennes et martiniquaise. Depuis 2001, elle a publié de nombreux articles sur les littératures des domaines québécois, acadien, antillais francophones et mexicain. Sa contribution aux études sur l’hybridité culturelle compte également la traduction d’un essai de Néstor García Canclini (L’Amérique latine au XXIe siècle, Presses de l’Université Laval, 2007). Parallèlement à ses recherches, qui s’alimentent aux théories postcoloniales et à la réflexion de l’anthropologie culturelle, elle développe une pratique de l’écriture (Comme des sauvages, Leméac, 2016; Mesurer les combles, Noroît, 2015; Je suis un thriller sentimental, Boréal, 2013).
Emmanuelle Tremblay est professeure de littérature à l’Université de Moncton. Ses recherches actuelles sont consacrées aux figures de la violence et de la souffrance dans les littératures acadiennes et martiniquaise. Depuis 2001, elle a publié de nombreux articles sur les littératures des domaines québécois, acadien, antillais francophones et mexicain. Sa contribution aux études sur l’hybridité culturelle compte également la traduction d’un essai de Néstor García Canclini (L’Amérique latine au XXIe siècle, Presses de l’Université Laval, 2007). Parallèlement à ses recherches, qui s’alimentent aux théories postcoloniales et à la réflexion de l’anthropologie culturelle, elle développe une pratique de l’écriture (Comme des sauvages, Leméac, 2016; Mesurer les combles, Noroît, 2015; Je suis un thriller sentimental, Boréal, 2013).