Espace, mobilité et désordre — vol. 1, no 1, automne 2017
Dossier «Où va la culture?»
Responsables: Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Dossier «Où va la culture?»
Responsables: Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Tailler une plume dans un carré rouge: du printemps érable au mouvement Idle No More
Jonathan Lamy Beaupré (CRILCQ, Université Laval)
Résumé
Cet article aborde ce que l’on pourrait nommer une continuité dans la contestation entre la grève étudiante qui a eu lieu au printemps et à l’été 2012 au Québec et le mouvement autochtone Idle No More (Finie l’apathie) qui traverse le Canada depuis décembre 2012. Les protestations étudiantes et autochtones présentent des valeurs et des tactiques semblables, participant toutes deux d’une vive critique des politiques gouvernementales. Devant l’absence d’écoute de la part des dirigeants, les personnes qui animent ces mouvements se tournent vers la rue et la population afin de récolter des appuis. Au Québec, le son des tambours qui manifestent ponctuellement depuis janvier 2013 trouve un écho particulier, s’inscrivant en quelque sorte dans la foulée du mécontentement d’une partie de la population qui, quelques mois plus tôt, jouait pour sa part de la casserole en guise de contestation. Les porte-paroles de Finie l’apathie invitent aussi les gens à réutiliser leur carré rouge (symbole du printemps érable) pour en faire une plume que l’on peut arborer en signe de solidarité. D’une manière similaire au mouvement étudiant, Idle No More se caractérise par une forte dimension créative. On retrouve des marionnettes géantes durant les marches et les manifestations, auxquelles s’ajoutent des soirées culturelles, des projections, des lectures et des performances. Lors du premier rassemblement d’importance de ce mouvement au Québec, le 11 janvier 2013, il y a eu, en plus de discours et de la lecture de la version française du manifeste d’Idle No More, des chants traditionnels et contemporains, ainsi que du slam et de la poésie. Natasha Kanapé Fontaine a ainsi lu des poèmes (qu’elle a ensuite mis en ligne sur son blogue) devant une foule d’environ 1000 personnes, performant dans l’espace public l’existence et la résistance des Premières Nations.
Cet article aborde ce que l’on pourrait nommer une continuité dans la contestation entre la grève étudiante qui a eu lieu au printemps et à l’été 2012 au Québec et le mouvement autochtone Idle No More (Finie l’apathie) qui traverse le Canada depuis décembre 2012. Les protestations étudiantes et autochtones présentent des valeurs et des tactiques semblables, participant toutes deux d’une vive critique des politiques gouvernementales. Devant l’absence d’écoute de la part des dirigeants, les personnes qui animent ces mouvements se tournent vers la rue et la population afin de récolter des appuis. Au Québec, le son des tambours qui manifestent ponctuellement depuis janvier 2013 trouve un écho particulier, s’inscrivant en quelque sorte dans la foulée du mécontentement d’une partie de la population qui, quelques mois plus tôt, jouait pour sa part de la casserole en guise de contestation. Les porte-paroles de Finie l’apathie invitent aussi les gens à réutiliser leur carré rouge (symbole du printemps érable) pour en faire une plume que l’on peut arborer en signe de solidarité. D’une manière similaire au mouvement étudiant, Idle No More se caractérise par une forte dimension créative. On retrouve des marionnettes géantes durant les marches et les manifestations, auxquelles s’ajoutent des soirées culturelles, des projections, des lectures et des performances. Lors du premier rassemblement d’importance de ce mouvement au Québec, le 11 janvier 2013, il y a eu, en plus de discours et de la lecture de la version française du manifeste d’Idle No More, des chants traditionnels et contemporains, ainsi que du slam et de la poésie. Natasha Kanapé Fontaine a ainsi lu des poèmes (qu’elle a ensuite mis en ligne sur son blogue) devant une foule d’environ 1000 personnes, performant dans l’espace public l’existence et la résistance des Premières Nations.
Mots-clés: Idle No More, printemps érable, Premières Nations, contestation, poésie
Article téléchargeable ici:
Jonathan Lamy Beaupré - Zizanie A17 | |
File Size: | 506 kb |
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Pour citer ce texte
Lamy Beaupré, Jonathan. 2017. «Tailler une plume dans un carré rouge: du printemps érable au mouvement Idle No More». Zizanie, dossier «Où va la culture?», sous la dir. de Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault, vol. 1, no 1 (automne), p. 109-121. En ligne. http://www.zizanie.ca/tailler-une-plume-dans-un-carre-rouge.html.
Lamy Beaupré, Jonathan. 2017. «Tailler une plume dans un carré rouge: du printemps érable au mouvement Idle No More». Zizanie, dossier «Où va la culture?», sous la dir. de Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault, vol. 1, no 1 (automne), p. 109-121. En ligne. http://www.zizanie.ca/tailler-une-plume-dans-un-carre-rouge.html.
Notice biobibliographique
Jonathan Lamy Beaupré est chercheur postdoctoral au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoise (CRILCQ) de l’Université Laval. Financé par le CRSH, son projet de recherche porte sur la performativité et la pluridisciplinarité des littératures québécoise et autochtone actuelles. Titulaire d’un doctorat interdisciplinaire en sémiologie de l’UQAM, il est également poète et performeur.
Jonathan Lamy Beaupré est chercheur postdoctoral au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoise (CRILCQ) de l’Université Laval. Financé par le CRSH, son projet de recherche porte sur la performativité et la pluridisciplinarité des littératures québécoise et autochtone actuelles. Titulaire d’un doctorat interdisciplinaire en sémiologie de l’UQAM, il est également poète et performeur.