Mondialisme et littérature — vol. 2, no 1, automne 2018
Responsables: Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Responsables: Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault
Pour une littérature comparée différentielle et située. La traduction, outil pour construire les comparables
Myriam Suchet (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, Centre d’études québécoises)
Résumé
On peut qualifier de «différentielle» une littérature comparée qui travaille à révéler les différences non seulement entre des entités tenues pour distinctes mais encore au sein de chacune d’entre elles. Cet article propose d’utiliser la pratique de la traduction et la notion d’ethos pour construire les comparables de manière à résister à la logique du même. Admettre que toute énonciation en « je » constitue une mise en scène de soi dans et par le discours entraîne, en effet, à modifier la conception homogénéisante de l’identité comme celle de l’altérité. Nous prendrons appui sur La Québécoite de Régine Robin et sa version traduite par Phyllis Aronoff pour illustrer cette proposition, qui rejoint les initiatives contemporaines des comparatistes à Montréal. En réengageant l’Université dans la cité, la crise étudiante de 2012 invitait la littérature comparée à prendre appui sur ses compétences spécifiques — notamment sa réflexion sur le rapport à l’altérité — pour assumer ses responsabilités sociales.
On peut qualifier de «différentielle» une littérature comparée qui travaille à révéler les différences non seulement entre des entités tenues pour distinctes mais encore au sein de chacune d’entre elles. Cet article propose d’utiliser la pratique de la traduction et la notion d’ethos pour construire les comparables de manière à résister à la logique du même. Admettre que toute énonciation en « je » constitue une mise en scène de soi dans et par le discours entraîne, en effet, à modifier la conception homogénéisante de l’identité comme celle de l’altérité. Nous prendrons appui sur La Québécoite de Régine Robin et sa version traduite par Phyllis Aronoff pour illustrer cette proposition, qui rejoint les initiatives contemporaines des comparatistes à Montréal. En réengageant l’Université dans la cité, la crise étudiante de 2012 invitait la littérature comparée à prendre appui sur ses compétences spécifiques — notamment sa réflexion sur le rapport à l’altérité — pour assumer ses responsabilités sociales.
Mots-clés: Littérature comparée, traduction, La Québécoite, Régine Robin
Article téléchargeable ici:
Myriam Suchet - Zizanie A18 | |
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Pour citer ce texte
Suchet, Myriam. 2018. «Pour une littérature comparée différentielle et située. La traduction, outil pour construire les comparables». Zizanie, dossier «Mondialisme et littérature», sous la dir. de Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault, vol. 2, no 1 (automne), p. 4-17. En ligne. https://www.zizanie.ca/pour-une-litterature-comparee-differentielle-et-situee.html.
Suchet, Myriam. 2018. «Pour une littérature comparée différentielle et située. La traduction, outil pour construire les comparables». Zizanie, dossier «Mondialisme et littérature», sous la dir. de Simon Harel et Marie-Christine Lambert-Perreault, vol. 2, no 1 (automne), p. 4-17. En ligne. https://www.zizanie.ca/pour-une-litterature-comparee-differentielle-et-situee.html.
Notice biobibliographique
Myriam Suchet est actuellement maître de conférences à la Sorbonne Nouvelle Paris 3, où elle dirige le Centre d’études québécoises. Ancienne élève de l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon, agrégée de lettres modernes, elle a mené un doctorat en littérature comparée et traductologie en cotutelle entre Lille 3 et Concordia University. Ce travail, paru sous le titre L’imaginaire hétérolingue chez Classiques Garnier en 2014, a reçu le prix de la meilleure thèse en cotutelle France-Québec 2011 et la médaille d’or du Gouverneur général du Canada. Son dernier ouvrage, Indiscipline! Tentatives d’UniverCité à l’usage des littégraphistes, artistechniciens et autres philopraticiens, a paru à Montréal en 2016, chez Nota Bene, dans une nouvelle collection intitulée «Indiscipline».
Myriam Suchet est actuellement maître de conférences à la Sorbonne Nouvelle Paris 3, où elle dirige le Centre d’études québécoises. Ancienne élève de l’École Normale Supérieure (ENS) de Lyon, agrégée de lettres modernes, elle a mené un doctorat en littérature comparée et traductologie en cotutelle entre Lille 3 et Concordia University. Ce travail, paru sous le titre L’imaginaire hétérolingue chez Classiques Garnier en 2014, a reçu le prix de la meilleure thèse en cotutelle France-Québec 2011 et la médaille d’or du Gouverneur général du Canada. Son dernier ouvrage, Indiscipline! Tentatives d’UniverCité à l’usage des littégraphistes, artistechniciens et autres philopraticiens, a paru à Montréal en 2016, chez Nota Bene, dans une nouvelle collection intitulée «Indiscipline».